Ma Beuchat Topshot.

La Topshot a été ma première vraie arbalète.

Je l'ai acquis à Ceuta, un petit port franc espagnol près de la côte du Maroc. Je l’ai eu pour presque rien dans une petite boutique qui contenait plus d’équipement de pêche en apnée que toutes les boutiques d’Amérique du Nord rassemblées. J’avais également acheté ma première vraie combinaison de chasse, une MAVI de 5 mm avec du nylon a l’intérieur comme à l’extérieur. En Amérique du Nord, il faut encore chercher pour trouver une combinaison utilisant une technologie post 1950.

La Topshot venait avec une flèche en acier qui a rouillé très rapidement (elle était munie d’une pointe vissée avec un ardillon de 2 cm). Malgré la rouille, cette flèche s'est avérée indestructible et je l’utilise encore à l’occasion avec un trident. Le système de retenu de la flèche était une bague en plastique qui glissait sur la flèche... un machin très rétro comme ceux utilisés sur les arbalètes pneumatiques. Une cordelette noire tout juste bonne à faire un collier retenait la flèche. Le système de retenu de la cordelette était un pince fil en plastique qui ne retenait rien du tout. Étonnamment, l’élastique d’origine était correct mais l’obus était en broche pliée.

Rapidement j’ai remplacé le système de glissière par un trou dans la flèche et j’ai mis du monofilament de 1 mm avec des bagues en aluminium. C’était encore loin d’être suffisant mais c’était déjà une amélioration. Par ailleurs, J'ai viré le pince fil ridicule. Pour retenir le monofilament, je coincais la cordelette sous un élastique placé autour de la poignée.

Peu de temps après être passé à l’élastique comme pince fil, j’ai acquis une Champion de 90 cm (John Warnock a convaincu un Portoricain de se défaire de cette antiquité pour 5$). La même année j’ai acheté un Viper à Peter Barber (un gris). J’ai donc délaissé un peu ma Topshot. Je l’ai toutefois conservé comme backup, équipé d’un trident. Elle ne servait pas à grand-chose.

Ce n'est bien plus tard que j’ai entrepris de restaurer l’arbalète. D’abord j’ai conçu un pince fil à pivot similaire à celui de la Marc Valentin à l’aide d’une vieille cuillère, d’un dix-cents et d’une visse en inox. Ensuite, j’ai confectionné un ‘line-release’ directement sur la poignée. Malheureusement, les deux systèmes mettaient beaucoup de pression sur la flèche.

Au cours de la même période j'ai moulé une tête ouverte en résine de polyuréthane. Cette résine était un peu cassante mais la tête fonctionnait correctement... en autant que le pince fil était effectif car bien entendu c'était le monofilament qui retenait la flèche.

Comme les nouveaux pinces fil m’embêtaient presqu'autant que l'original, j’ai tout enlevé et j'ai confectionné un pince fil traditionnel en inox. Ensuite j'ai réinstallé la tête d’origine (j'ai percé la tête pour y faire passer des visses permettant l’utilisation d’élastiques en vrac). Finalement j'ai muni l'arbalète d'une flèche courte avec un ardillon placé vers le bas. Ma Topshot a donc retrouvé sa vocation de ragueur ainsi que son look d'origine.

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